« Bien émouvants sont les souvenirs des souvenirs. » [Stanislaw Jerzy Lec]
Je me souviens. De souvenirs heureux, de souvenirs malheureux. Des moments de ma vie passée. Des moments que je chéris d’autres que je voudrais oublier.
Mais je ne me souviens parfois que des moments inventés. Ils sont faux. Je le sais. Mais même les moments inventés deviennent réels dans nos souvenirs. Je me souviens parfois des choses qui auraient pu arriver. Je l’ai répété si souvent. Ce n’est pas parce que les souvenirs sont faux, inventés ou imaginaires qu’ils ne sont pas réels.
Je cherche les souvenirs derrière chaque porte. Les souvenirs du passé. Les souvenirs réels. Les souvenirs irréels. Les souvenirs inventés. Les souvenirs de souvenirs. Les moments qui ne sont jamais arrivés. Mais aussi les souvenirs encore à venir. Les souvenirs qui sont encore à se réaliser ou qui arriveront peut-être. Et ceux qui ne se réaliseront jamais. Qui n’arriveront pas.
Je n’imagine pas uniquement ces moments futurs comme des rêves, des possibilités, des mirages. Mais aussi comme des instants passés à venir. Vrais ou faux. Je n’en suis pas certaine. Mais derrière chaque porte, il y a un souvenir du passé ou du futur. Un souvenir d’un rêve. Un souvenir d’un cauchemar. Un souvenir d’une possibilité ou d’un moment manqué.
Un long couloir. Des centaines de portes. Et tout au bout. Une dernière porte. Avec un seul souvenir. Un vrai souvenir ou un faux souvenir. Je ne le sais pas.
« Le passé est l’oracle de l’avenir, et l’avenir est un interminable passé. » [Benoît Gagnon]
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