Le moment captif d’un dimanche : dormance

« Dormir est une façon de mourir ou tout au moins de mourir à la réalité, mieux 2020-08-30encore, c’est la mort de la réalité. » [Salvador Dali]

J’ai les yeux qui brûlent. J’aimerais tellement les fermer. Je résiste à l’envie de poser ma tête sur le coin de mon bureau.

J’ai les yeux qui pleurent. Ils crient chaque fois que je cligne mes paupières. Ils voudraient bien se reposer.

Je vole quelques minutes à ma journée. La minute que je ferme les yeux, je plonge dans un sommeil profond. Sur un banc, dans un fauteuil, sur une chaise inconfortable. Je dors. Des images viennent se frapper dans ma tête. Je rêve.

J’ouvre les yeux. Je ne peux dormir. C’est la journée. Il y a des choses à faire. J’attends le bon moment. Je combats le sommeil pendant des heures. Chaque instant est cruel. Chaque instant est flou de sommeil combattu. Je rêve de dormir. Je rêve du moment où je pourrai déposer ma tête sur mon oreiller et dormir. Tout simplement.

La nuit tombe. Il est temps. Il y a une minute, mes yeux peinaient à rester ouverts. Je ferme la lumière. Je ferme les yeux. Et je ne dors pas. Je passe mes nuits à chercher le sommeil. Je tourne et me retourne. Je tombe parfois en dormance mais je ne dors pas.

Encore. Depuis toujours. Je ne cherche plus de solutions. Depuis longtemps. Mais je rêve encore parfois d’un sommeil miraculeux, facile et réel.

« L’insomniaque rêve d’une défaillance de la conscience qui lui permettrait de dormir comme l’acrobate rêve d’une défaillance de la pesanteur qui lui permettrait de ne jamais retomber. » [Jean Baudrillard]

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